➢Robert Montagne, sociologue

Le 05/12/2019 de 18:00 à 19:30

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Robert montagne 3

Le Jeudi 5 décembre 2019 à 18h 

Mairie du Vème 21 Place du Panthéon 75005 Paris

 

Robert Montagne,

un sociologue du monde islamique

 

Conférence de Mme Sophie Montagne-Chambolle

juriste et nièce de Robert Montagne

 

Si son frère aîné, Auguste, n’était pas entré, très jeune, à l’école Navale, jamais Robert Montagne n’aurait donné son nom au square qui est devant la Mosquée de Paris ni à une rue du Mans où il est né. Ils sont tous deux grands lecteurs de Jules Verne et l’école Navale leur offre le tour du monde à bord de la Jeanne d’Arc et l’appel des espaces lointains.

Robert, jeune officier de marine, passe la guerre de 1914 au Maroc où il propose de nouveaux systèmes d’attaque des sous-marins allemands. En même temps il se met à apprendre l’arabe et des dialectes berbères. Spécialisé dans l’étude des houles, il reste à Rabat à la fin de la guerre, et le général Lyautey le trouve assez intéressant et d’un esprit assez libre et curieux pour l’envoyer dans le sud marocain et dans l’Atlas étudier le fonctionnement de la société berbère.

La première thèse de lettres de Robert Montagne a pour titre « les Berbères et le Makhzen », elle est le fruit d’une documentation dense rapportée de ses séjours dans les postes français où de jeunes officiers partagent sa curiosité et son mode de recueil d’informations multiples sur des populations encore non étudiées.

Après avoir participé à l’apaisement du Rif et à la reddition d’Abdelkrim, Robert Montagne est nommé professeur à l’institut des Hautes Etudes de Rabat puis directeur de l’institut français de Damas. Chargé d’organiser l’institut des Hautes études pour l’Administration musulmane, il est un des grands spécialistes des pays d’Islam.

Nommé après la guerre professeur au Collège de France à la chaire d’ « Histoire de l’expansion de l’Occident », titre qui nous interpelle fortement aujourd’hui, il meurt en novembre 1954, des suites d’une « longue maladie », déchiré par la certitude que le Maroc, qu’il a tant aimé, se défait. Homme du passé, donc ? Comme sociologue et démographe, il garde encore une actualité.